De quoi ça parle ?
« Sherman McCoy, fleuron de la
jeune aristocratie des boursiers de Wall Street, riche de dettes, mais aussi
d'assurance, vit très luxueusement sur Park Avenue. Un soir où il est allé
chercher sa maîtresse à l'aéroport, il rate la bonne sortie de l'autoroute. Le
couple se retrouve perdu dans le Bronx, lieu de toutes les frayeurs
new-yorkaises. Au moment où ils croient
enfin échapper à ce quartier infernal, des pneus et des poubelles leur barrent
la route et deux jeunes Noirs s'avancent vers la Mercedes de Sherman. Le couple
parvient à s'enfuir, mais en écrasant un des jeunes.
A partir de
cet instant, tout s'enchaîne dans un tourbillon qui fait monter la tension de
page en page : le coma du jeune homme sert d'argument politique à la communauté
noire, la police recherche la voiture et remonte jusqu'à Sherman, les médias
fondent sur lui, impitoyablement, la justice ne sait plus où donner de
l'arbitraire, la vie affective et professionnelle de Sherman est pulvérisée, et
l'univers dont il se croyait le maître flambe sur le bûcher de toutes les
vanités. »
Pour quel lecteur ?
Tom Wolfe a visé juste
avec ce roman qui a remporté un grand succès dès sa sortie. Piquant,
impertinent, il nous décrit la chute d’un golden boy ayant commis un homicide
involontaire sur un jeune homme noir. Tout le monde en prendra pour son grade,
car Tom Wolfe instruit à charge et à décharge, et si Sherman McCoy est le
personnage central, l’auteur ne se prive pas du plaisir de torpiller les journalistes,
les ministres du culte ou les politiciens, peu importe leur orientation
idéologique. Tom Wolfe analyse notre société et nos médias, avec une
lucidité incroyable.
Les déjantés aimeront
observer le fourmillement d’une ville qui ne dort jamais, et que Tom Wolfe
décrit d’une manière magistrale. Moqueur, il dresse le portrait d’une société
nombriliste et vaniteuse. Les journalistes voraces, à la recherche de l’information
croustillante, prêts à tout pour avoir « le scoop » ; les
politiciens disant défendre la cause de l’égalité raciale mais qui ne voient
que leur intérêt propre ; les traders de Wall Street qui s’autoproclament « rois
du monde »… ! Bourré d'humour, c'est une chronique sociale qui intéressera les penseurs, car
elle rappelle tant d’épisodes de notre histoire moderne : l’affaire DSK,
la crise des subprimes, les émeutes de Ferguson…
A noter que les dévoreurs aimeront, puisqu'il s'agit d'un joli pavé de 920 pages (édition livre de poche).
Un bijou d’intelligence
et d’impertinence ! A lire absolument ! Pour lire ma critique Babélio :
ici !
Un livre adapté au
cinéma avec Tom Hanks dans le rôle principal (mais je déconseille ce film qui
est très mauvais par rapport à ce roman magistral) et qui fait écho a un autre grand roman: la foire aux vanités de William Makepeace Thackeray!
1 commentaire:
Perfect ! Tu me fais penser qu'il faut que je le reprenne tout de suite (je l'avais laissé de côté cet été, le volume m'a fait peur).
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