samedi 12 septembre 2015

Les intermittences de la mort de José Saramago

Ça parle de quoi ? 

« Dans un pays sans nom, un événement extraordinaire plonge la population dans l'euphorie: plus personne ne meurt. Mais le temps, lui, poursuit son œuvre, et l'immortalité, ce rêve de l'homme depuis que le monde est monde, se révèle n'être qu'une éternelle et douloureuse vieillesse. L'allégresse cède la place au désespoir et au chaos : les hôpitaux regorgent de malades en phase terminale, les familles ne peuvent plus faire face à l'agonie sans fin de leurs aînés, les entreprises de pompes funèbres ferment, les compagnies d'assurance sont ruinées, l'État est menacé de faillite et l'Église de disparition, car sans mort il n'y a pas de résurrection et sans résurrection il n'y a pas d'Église. Chacun cherche alors la meilleure façon, ou la pire, de mettre fin au cauchemar de la vie éternelle, quitte à faire appel aux mafias, à passer des accords que la morale réprouve, ou à laisser la corruption gangréner la société. Jusqu'au jour où la mort décide de reprendre du service... »

Pour quel lecteur ? 

José Saramago est un auteur pour lequel j’éprouve une tendresse toute particulière, en partie parce qu’il s’agit du seul auteur lusophone a avoir reçu le Prix Nobel de Littérature. Souvent décrit comme un provocateur et un éternel pessimiste, Saramago peut se vanter d’avoir conquis sa place tout seul, et d’avoir bataillé dur pour se faire une place sur la scène littéraire internationale.

Comme la plupart de ces livres, les intermittences de la mort est à mi-chemin entre le roman d’anticipation et le conte philosophique, ce qui ne manquera pas d’attirer les Penseurs. Car Saramago ne se contente pas de poser des questions : il apporte aussi des réponses, et n’hésite pas à aller jusqu’au bout de ses démonstrations. Ici la question est : Et si la mort disparaissait ? Et la réponse donnée par Saramago est criante de réalisme, jusque dans le moindre détail.

Ce livre pourrait se décomposer en deux parties : la première explorant les conséquences de la disparition de la mort (qui plaira donc
aux Penseurs) et une seconde partie plus poétique, presque sentimentale, décrivant les sentiments amoureux de la Mort qui s’éprend d’un musicien (et qui pourrait plaire aux Sentimentaux).

Cependant, je dois alerter les futurs lecteurs au sujet du style très particulier de Saramago qui se caractérise pas des phrases très longues, sans points ni virgule. On peine parfois à retrouver son souffle, et il se rapproche donc assez du style de Cormac McCarthy. Mais le style d’un auteur est aussi une signature, et même si la lecture devient un peu longue par moment, on gardera le souvenir d’un roman étrange et un peu dérangeant.

Pour lire ma critique sur Babélio :
suivez ce lien.
Pour ceux qui ont aimé, vous pourrez tenter de regarde l’Aveuglement de Fernando Meirelles, qui est l’adaptation d’un autre livre de Saramago (que je conseille aussi !).

1 commentaire:

Chocola a dit…

Merci de ta visite :)