mardi 18 août 2015

Salammbô de Gustave Flaubert

Salammbô par Gaston Bussiere
  
De quoi ça parle ? 

Ruinée par la guerre contre Rome, son éternelle rivale, Carthage tarde à payer la solde des bandes de barbares et de mercenaires qu’elle a enrôlé durant la guerre. Il n’en faut pas plus pour que la révolte se transforme en guerre ouverte. Mathô prend la tête de cette rébellion qui l’oppose à Hamilcar, le chef de guerre de Carthage. Mathô s’éprend de Salammbô, la fille d’Hamilcar, jeune femme élevée à l’écart du monde réel, et qui mène une vie rythmée par les rites religieux. Salammbô est le récit de ces années de guerre et de malheur.
 

Pour quel lecteur ?

Lire Salammbô, c’est être un papillon qui tourne autour d’une flamme. Dans ce roman, Flaubert captive son lecteur. Il l’emmène dans un orient rêvé, fantasmé, irréel et flamboyant  et il lui présente des personnages durs et mystérieux : Mathô le jeune guerrier obsédé par la beauté d’une femme qu’il ne connait pas, Hannon le général cruel et difforme, Hamilcar le grand stratège et bien entendu Salammbô la jeune femme dont la vie est consacrée aux Dieux et à sa patrie.
Rose Caron dans le rôle de Salammbô,
Léon Bonnat
Tout d’abord, le lecteur s’approche de cette flamme : il est attiré par ces descriptions d’une incroyable beauté. Il cherche à en savoir plus sur cette ville mythique. Son coté historien est titillé : il veut en savoir plus sur les guerres puniques, sur la vie à Carthage… Subjugué par la beauté et la puissance qui se dégage déjà de ce roman, le lecteur sent sa fibre romantique vibrer ; il est déjà sous le charme de Salammbô. Il aime sa complexité, son mystère, son aura.

 
Et puis le lecteur commence enfin à sentir la morsure de la flamme. Seuls les durs-à-cuire pourront continuer à virevolter autour de ce livre sans s’y brûler. Car Flaubert a écrit un roman violent, où rien ne sera épargné aux belligérants qu’il met en scène : crucifixions, décapitations ou cannibalisme, le lecteur sera plongé au beau milieu de batailles incroyablement épiques. Bouillonnant, ce roman nous emporte dans un tourbillon de haines, de batailles, d’amours, d’obsessions, d’ambitions politiques et de religion. 

Si vous n’avez pas peur de vous brûler, tentez l’aventure, et lisez Salammbô.

Pour lire ma critique (élogieuse) de Salammbô, c’est ici !
 
Gravure représentant Salammbô, Gabriel Ferrier (1889)