Dites nous quel lecteur vous-êtes !

L’Aventurier : Il faut que ça bouge !

Ce lecteur veut des coups de feu, des chevaux lancés au grand galop, des tempêtes en pleine mer… ! Il veut de l’action et n’a pas de temps à perdre avec des héros pleurnichards qui passent leur temps  à jouer au bridge (Non, je ne parle pas de Jane Austen...) ou à se lamenter sur leur sort (Non, je ne parle pas de Bella dans Twilight).

Certains cherchent juste de la castagne (Aventurier tendance Dur à Cuire), d’autres veulent parcourir le monde et découvrir d’autres pays et d’autres civilisation (Aventurier tendance Explorateur). Ils aiment malmener leurs personnages favoris (« Quoi, il est malade ? Pas le temps, on a un empire à sauver ! »). Un lecteur exigeant qui ne pardonne pas aux écrivains qui lui font perdre son temps!

L’Historien : C’était mieux avant. Ou pas.

A mon sens, il existe deux type d’Historiens. Celui qui s’extasie devant la splendeur de villes et de civilisations disparues (« Mais pourquoi je suis pas né à l’époque romaine ? Certes, ils n’avaient pas le wifi, mais en matière de fiesta, ils savaient y faire ! ») et celui qui se dit qu’il a bien de la chance d’être né à une époque où on ne démembre plus des sorcières sur la place publique (« Non mais sérieux ils buvaient quoi pendant l’Inquisition ? »). Des grandes épopées en passant par les histoires d’amour d’un autre temps, l’Historien s’achèterait bien une machine à remonter le temps.  Un lecteur qui aime les écrivains bien documentés: il ne tolère aucun anachronisme.

L’Imaginatif : Le monde réel ne me suffit pas.


La banalité du monde réel est parfois un peu trop déprimante pour lui. Il faut quelque chose de nouveau, quelque chose de différent. Pour l’Imaginatif, le manque d’inventivité est une tare impardonnable chez un écrivain. Alors tout y passe : l’Heroic Fantasy, la Science fiction, l’Urban Fantasy, le conte pour enfant revisité. Peu importe le monstre ou l’Alien, pourvu qu’on fasse de jolis rêves après. Un lecteur qui exige d'être diverti et surpris.



Le Cow-Boy : L’homme est un loup pour l’homme.

Nature indomptée, grands espaces, survie et chasse à l’homme. Le Cow-Boy est souvent un grand solitaire au fond de lui. Alors il prend un bouquin, monte sur son cheval, et va errer dans les rocheuses, ou guide du bétail jusqu’à la frontière. Toujours sur le qui-vive, il veut en savoir plus sur les indiens, tout connaitre de la guerre de sécession ou tout simplement sentir l’odeur de l’ouest : la poussière, le crin, l’alcool, les forêts. Un lecteur qui veut qu'on lui donne le grand ouest sur un plateau d'argent.



Le Dur à cuire : Celui qui ne faudrait pas trop emmerder.


Le Dur à cuire est soit un viking, soit un grand psychopathe. Des combats, de la tripaille, du sang… Rien ne l’effraie, rien ne le choque. Il teste les limites de sa tolérance à l’hémoglobine : les Thriller option tueur en série ; les romans de Dark Fantasy bien gore ou tout simplement quelques nouvelles de frisson font son plaisir. Un lecteur qui veut un écrivain qui en ait dans le ventre!





Le Déjanté : Nous sommes tous fous ici. Je suis fou, vous êtes folle...

Certains veulent juste rire un peu, d’autres veulent se plonger dans des mondes plein d’imagination, qui bousculent leurs repères. Il faut de la couleur, de l’inattendu, de la surprise ! Il n'est heureux que lorsqu'il ri au éclat, ou qu'i peut enfin se dire "celle-là, je ne l'avais pas vue venir!". Il batifole de livre en livre, papillonne et puis s'envole vers un style jusque là jamais exploré. Pour espérer le retenir, l'écrivain devra sans cesse se renouveler. Le déjanté est du genre volage. Il est tout feu tout flamme!

Le Détective : Elémentaire mon cher Watson.

Il aime se faire mener en bateau tout du long. Durant ses lectures, il élabore mille et une hypothèses sur l’identité du tueur, mais si le livre est bon, il finit toujours par se faire berner. Le Détective aime les énigmes, les mystères, les indices. Minutieux, il analyse chaque personnage, chaque réplique, dans l’espoir de trouver ce qui finalement, tombait sous le sens ! Certains préfèrent recourir aux toutes dernières techniques d’investigation, et d’autres préfèrent les énigmes old school. Il exige des meurtres, mais surtout des écrivains dotés d'une intelligence et d'une finesse hors du commun.



Le Dévoreur : En dessous de 500 pages, ça ne vaut pas me coup.

Pour lui un livre de moins de 500 pages est ce qu’un scooteur pourri est à une Harley Davidson rutilante. Il aime les prendre en main, sentir leur poids. Il aime que ses invités restent bouche bée devant sa bibliothèque. Bref, il aime les pavés. Les écrivains qui bouclent un roman de 200 malheureuses pages tous les ans, très peu pour lui (Non, je ne tire ni sur Musso ni sur Lévy...). Il préfèrent en avoir moins souvent, mais en avoir de plus gros!




Le Penseur : A la recherche du pourquoi du comment.

Il se creuse le ciboulot toute la sainte journée, et quand il lui manque un sujet de réflexion, il ouvre un bouquin. Il aime les essais, les romans d’anticipation et les contes philosophiques. Pour l’intéresser, il faut réussir à lui faire admettre que son point de vue est discutable, chambouler ses valeurs morales et le mettre face à des dilemmes cornéliens. Chez un écrivain, il ne supporte ni la facilité, ni la bêtise.






Le Sentimental : Et c’est moi qui ait vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui.

Certaines veulent un beau mâle musclé (ou une jeune fille en fleur, pour ces messieurs, ne soyons pas sexistes !) d’autres cherchent une histoire bouleversante de justesse et de délicatesse. Certaines cherchent leur Edward Cullen (//Bella Swan), et d’autres veulent à tout prix leur Monsieur Darcy (//Elizabeth Bennet). Le sentimental veut pleurer toutes les larmes de son corps, trembler en pensant que peut-être « ils ne finiront pas ensemble à la fin ! » et finalement fermer le livre avec un sentiment de plénitude parfaite (ou pas !). Ce qu'ils exigent d'un écrivain: "Having a crush with a fictional character". La base, quoi.

...Alors, quel lecteur êtes-vous ?

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