dimanche 27 décembre 2015

Nord et Sud d'Elizabeth Gaskell


De quoi ça parle ?

L’héroïne est Margaret Hale, fille d’un pasteur du Sud rural qui quitte l’Église d’Angleterre pour des raisons de conscience et emmène sa femme et sa fille dans la ville industrielle de Milton dans le Darkshire (le Pays noir), où on lui propose un travail de professeur privé. Belle, intelligente et cultivée, mais aussi fière et réservée, Margaret découvre avec horreur l'univers âpre et brutal de la révolution industrielle où patrons et ouvriers s'affrontent dans les premières grèves organisées. Prenant le parti des pauvres dont elle admire le courage et la ténacité, et parmi lesquels elle se fait des amis, elle méprise profondément cette classe de nouveaux riches sans éducation que sont les manufacturiers, dont l'un, John Thornton, grand patron de filatures locales, devient l'élève favori et l'ami de son père. Mais, à travers épreuves et deuils, elle apprend à aimer cette ville et même John Thornton, dont elle découvre la grandeur d'âme et la générosité.

Pour quel lecteur ?

Nord et Sud est l’histoire d’un choc culturel, d’une rencontre entre deux individus tellement entiers, tellement forts qu’il est impossible qu’en se heurtant ils ne vous envoient pas des étincelles au visage. Margaret Hale et John Thornton batailleront dur. Ils s’affronteront, se vexeront, se blesseront soit par maladresse soit par instinct de protection. Ce roman rappelle beaucoup Orgueilet Préjugés de Jane Austen, et il est vrai qu’il existe un petit lien entre ces deux romans, de par la manière dont les deux personnages principaux s’attirent et se repoussent à la fois, créant ainsi une relation magnétique. Chaque scène où Margaret et John se retrouvent dans la même pièce apporte son lot d’incompréhensions, de frictions, de non-dits. Je ne suis pas du genre à minauder mais j’avoue que j’en ai eu des papillons dans le ventre du début à la fin ! Les romantiques vont donc tomber à la renverse ! En effet, je déteste les relations « faciles ». C’est-à-dire la relation où les personnages tombent follement amoureux dès le premier regard, sans se connaitre, sans s’être jaugés. Ici il s’agit d’un amour qui met plusieurs centaines de pages à naitre. Un amour qui nait de l’estime que l’on attache à son adversaire, et qui s’épanouit malgré les malentendus, malgré les différences sociales, culturelles et idéologiques. Et puis... les filles sans rire si je devais choisir un personnage de fiction pour en faire mon fiancé, ce serait sans aucune hésitation John Thornton!

Mais là où, à mon sens, Nord et Sud dépasse Orgueil et Préjugés (et je sais que je vais énerver une flopée de fanatiques de Jane Austen, voyez donc que je prends de sacrés risque !) c’est qu’il y a une dimension sociale et culturelle qui donne une profondeur incroyable à cette œuvre. Margaret ne se contente pas d’aller boire le thé ou de jouer au bridge pendant que ses cousines cherchent « un bon parti ». Non, ici c’est la plongée dans le monde industriel, dans la lutte ouvrière, parfois extrêmement violente. Mais Elizabeth Gaskell ne tombe jamais dans la facilité ni dans le cliché. Il n’y a ni mauvais patron ni mauvais ouvrier. Juste des personnes poussées par la nécessité du moment. Et ce roman est d’une modernité impressionnante sur ce point. En lisant certain passage, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à l’affaire Air France, aux taxis Uber et autres points d’actualité. Il est très impressionnant de penser qu’en 1854 l’auteur avait déjà une telle hauteur de vue, et une telle finesse d’analyse. Chapeau bas ! Le Penseur y trouvera un sujet de réflexion très intéressant. Il en est de même pour les sujets liés à la religion, qui prend une place plus marginale mais bien réelle dans ce roman.

L’historien appréciera également de se plonger dans l’Angleterre victorienne, en pleine révolution industrielle. Une période de changement, où les richesses se font et se défont et où le statut social s’acquiert par la naissance mais également par le travail.

J’ai été éblouie, électrisée, fascinée par ce magnifique roman !
Un peu de Charlotte Brontë et un peu de Zola : sacrée recette pour un classique très anglais !

samedi 12 décembre 2015

Mes 5 livres chouchous lus en 2015 !


Le mois de décembre est bien avancé, et entre les achats de Noël, les repas de fin d’année au boulot et les chocolats pralinés, c’est l’heure de faire son petit bilan 2015 ! Coté livres, c’est l’occasion de repenser aux lectures qui ont marqué notre année, voire, avec un peu de chance, notre vie de lecteur !  

Depuis cette année, j’ai pris l’habitude de noter mes lectures dans un petit carnet, idée que je ne regrette pas du tout ! J’y indique le titre, l’auteur et le nombre de pages du livre, ce qui me permet également de chiffrer un peu le volume lu en une année ! Et figurez-vous que j’arrive à plus de 15 000 pages lues, avec 36 livres engloutis soit 0,7 livre par semaine ! Je trouve ça assez sympa de pouvoir se faire une idée de son rythme et de son volume de lecture ! Je me dis que dans quelques années quand mon carnet sera bien plein (et il y a de la marge !) je pourrais le feuilleter et me dire « ah oui je ne me souvenais même pas l’avoir lu ! » ou bien encore « mais qu’est ce qui m’a pris de lire ce navet ?! » !

Alors je ne vais pas vous assommer avec la liste complète de mon année de lecture (qui n’est pas encore terminée, bien entendu, mais disons que ceux que je vais lire d’ici le 31 décembre seront en compétition pour 2016 ?), mais je vais vous montrer mes 5 chouchous. La crème de la crème de 2015, mes petits chéris de l’année (classés dans l’ordre chronologique de lecture) :

1 – Warlock, d’Oakley Hall
Premier livre lu en 2015 (pour lire ma chronique, cliquez ici), et coup de cœur ! Warlock est un western brûlant, une tempête dans un désert. Il sent le whisky, le sable, la poudre et la sueur. Il a du caractère, il est âpre, foisonnant, violent. Certains pourraient être rebutés par l’étiquette Western, mais croyez-moi il y a bien plus : Warlock est aussi un roman social et politique étonnant qui décrit avec réalisme les problématiques liées à l’émergence d’un Etat de droit et qui décrit déjà les premiers conflits sociaux entre les mineurs et les grandes compagnies (qui donneront naissance à la sombre agence Pinkerton). C’est également un vrai roman psychologique, qui décortique le cerveau d’un groupe de pionniers, de voyous, d’hommes de loi et d’ouvriers. 

Un véritable petit bijou, un diamant brut poli par le vent du désert de Sonora.

2 – Loin de la foule déchainée, de Thomas Hardy
Un homme et une femme. Il y a pas mal de romans qui commencent ainsi, mais la plupart n’ont ni la puissance ni la beauté suffisante pour en faire un roman inoubliable. Loin de la foule déchainée (pour lire ma chronique, cliquez ici!) est un très beau roman d’amour qui se déroule dans la campagne anglaise. On entend le bruissement du vent dans les champs de blé, et on savoure l’écriture d’Hardy, qui palpite et vibre quelque part dans l’air. On sent l’amour qui approche mais qui n’ose pas. L’amour qui se trompe, qui est trop fier, qui est l’objet du hasard et du destin. L’amour qui brûle, l’amour qui dure, entre Bathsheba, qui incarne la femme moderne et passionnée et Gabriel Oak qui incarne l’honnêteté et la force tranquille. Mille péripéties vont séparer et rapprocher ces deux âmes.

Un beau roman anglais du 19ème, très joliment porté à l’écran par Thomas Vinterberg.

3 – Salammbô, de Gustave Flaubert
Salammbô. Un nom étrange, qui se prononce dans un souffle. Exotique, étrange, un brin mystique. Flaubert propose un roman guerrier, épique, qui décrit la guerre qui oppose Carthage à une horde hétéroclite de barbares et de princes africains (pour lire ma chronique, cliquez ici!). Voilà un roman qui a de l’envergure et qui lance le lecteur au milieu de batailles dantesques, entre des éléphants de guerre et des boucliers d’or. Flaubert se fait orientaliste : pierreries, serpents, sacrifices, prêtresses et seigneurs guerriers ; tout y est, au point que parfois, on en oublie qu’on lit un classique, et on se retrouve un milieu d’un roman fantasy pure souche.
Orient mystique, antique et violent, Salammbô laissera sa marque dans votre imaginaire de lecteur!

4 – Gagner la guerre, de Jean-Philippe Jaworski

En voici un qui a bien mérité tout le bruit qu’il a fait ! Gagner la guerre (pour lire ma chronique, cliquez ici!) a été une véritable déferlante dans le paysage de la fantasy ! Alors qu’on lisait pour la énième fois le même roman d’heroic fantasy pompé goulument dans les pages du seigneur des anneaux, voici qu’on nous propose une claque stylistique et scénaristique tellement violente qu’on en ressort tous sonnés. Gagner la guerre s’inspire des grandes luttes de pouvoir qui ont marqué l’histoire, et les assaisonne sauce fantasy. Le tout est servi par une écriture pleine de verve,  par un anti-héros qu’on déteste et qu’on adore à la fois.
Magie noire, assassinats, politique, retournements de situation : Jaworski a relevé le challenge et nous a tous bluffés !

5 – Les fiancés de l’Hiver, de Christelle Dabos
Les fiancés de l’Hiver est un roman jeunesse très distrayant et truffé d’imagination (pour lire ma chronique, cliquez ici!). L’originalité et la magie de glissent dans les moindres détails, pour créer un monde complet et crédible. Le plus intéressant est la relation (ou plutôt la non-relation) entre les deux protagonistes. Ce non-couple est le sel de ce livre, qui a fait pas mal de bruit.
Un super roman à offrir aux jeunes, ou à vous faire offrir, histoire de rêvasser pendant la période la plus magique de l’année : Noël !
 
 
Et vous, quels ont été vos livres préférés en 2015 ?

samedi 5 décembre 2015

Les Disparus du Clairdelune, de Christelle Dabos

De quoi ça parle ? 

Fraîchement promue vice-conteuse, Ophélie découvre à ses dépens les haines et les complots qui couvent sous les plafonds dorés de la Citacielle. Dans cette situation toujours plus périlleuse, peut-elle seulement compter sur Thorn, son énigmatique fiancé ? Et que signifient les mystérieuses disparitions de personnalités influentes à la cour ? Sont-elles liées aux secrets qui entourent l’esprit de famille Farouk et son Livre ? Ophélie se retrouve impliquée malgré elle dans une enquête qui l’entraînera au-delà des illusions du Pôle, au coeur d’une redoutable vérité.

Pour quel lecteur ? 

Vous vous souvenez peut-être de du tome 1 intitulé Les fiancés de l’Hiver (pour lire ma critique, c’est pas ici !) que j’avais trouvé absolument génial ! D’entrée de jeu, et quitte à déflorer mon sujet, je vous annonce d’ores et déjà que j’ai également adoré le tome 2 ! Je vais essayer de vous chroniquer ce livre sans vous spoiler (et croyez-moi, ça va être difficile vu les révélations qui se trouvent dans les 100 dernières pages. Je peux vous dire que j’ai failli hurler comme une hystérique, c’était trop pour moi !)


On y retrouve Ophélie et Thorn, dont les rapports vont encore évoluer. A la base je suis déjà très fan de Thorn (bah oui c’est un homme de loi et moi je suis juriste alors forcément on est sur la même longueur d’onde !), et j’ai à nouveau beaucoup aimé la façon dont il évolue et se dévoile. Il fait preuve de plus de spontanéité, de fragilité, tandis qu’Ophélie se montre plus indépendante, et n’hésite pas à affronter de grands dangers pour lui venir en aide. Les Sentimentaux pourront s’en trouver un brin émus.

L’histoire se déroule principalement hors de la Citacielle, ce qui permet de découvrir les Déchus, sujet qui avait été effleuré dans le premier tome. Ce roman pourrait se décomposer en trois parties : l’une sur l’arrivée de la famille d’Ophélie sur le Pôle, l’autre sur l’enquête menée suite à la disparition de certaines personnalités logées à la Citacielle puis une troisième partie sur la Lecture du livre de Farouk. J’ai bien aimé le petit côté « enquête » de la seconde partie du livre, car j’aime toujours beaucoup le mélange entre le roman policier et la fantasy

Sans surprise, je conseille ce livre à ceux qui ont aimé le premier tome, puisqu’on y retrouve les mêmes ingrédients, à savoir beaucoup de magie pour plaire aux Imaginatifs, et un bon nombre de révélations et d’aventures parfois un peu rocambolesques !

Petit bémol, cependant : j’ai trouvé que le tome 2 souffrait de plus de longueurs que son ainé, et j’avoue que j’aurais aimé que l’action se trouve moins concentré en fin de livre.

AmisDévoreurs, vous pouvez foncer et vous plonger dans 550 pages et magie !
Pour lire ma critique Babélio : par ici !

dimanche 29 novembre 2015

Ma Liste (Livresque) au Père Noël

Dernier week-end de novembre : la nature fait bien les choses (ou pas…) puisque je me suis retrouvée bloquée sous la couette avec un bon gros rhume ! Entre deux fumigations, et quelques séances de complaintes, j’en ai profité pour dresser ma liste de Noël ! Alors je vous propose de faire un petit tour dans la hotte de mon père noël !

1. Autant en emporte le vent de Margaret Mitchell


La conquête de l’Ouest, les guerres indiennes puis la guerre de Sécession forment une époque qui m’attire vraiment. J’apprécie beaucoup les romans mettant en scène les Etats-Unis au XIXème siècle : que ce soit par le biais de chevauchées sauvages dans les canyons, ou dans les caches des trappeurs dans les rocheuses, ou encore dans la chaleur étouffante des champs de cotons dans le Sud, je suis attirée comme un ours qui trouve un pot de miel ! C’est une époque tellement riche, tellement sauvage, tellement pleine de contrastes, avec tellement de points de vue différents (la place de l’Indien, la question de l’esclavagisme, la conquête de l’Ouest, la mise en place de l’Etat de droit…) ! Alors je me vois mal reporter plus longtemps la lecture de cette œuvre monumentale, hymne à l’âme du Sud et à l’amour. Un tourbillon d’émotions sur fond de guerre de Sécession !

Je suis juste déçue de ne pas avoir trouvé de belle édition récente. Je trouve ça un peu dommage car j’avoue que les éditions Folio ne m’enthousiasment pas plus que ça… 


 2. La Horde de Contrevent d’Alain Damasio

Difficile de se faire une idée précise de ce livre sans l’avoir lu, tellement les avis et les descriptions des uns et des autres sèment le doute. Science-fiction, aventure, fantasy ou roman philosophique ? A priori un peu tout ça à la fois ! A la base je ne me serais peut-être pas arrêtée sur ce livre (résumé assez nébuleux et mention « SF » ayant tendance à me refroidir un peu), mais les critiques dithyrambiques me poussent à découvrir de livre. J’espère que la magie va opérer, car a priori il s’agit d’une expérience assez intense ! 

3. Nord et Sud d’Elizabeth Gaskell

A nouveau une romance sur fond d’histoire, mais cette fois-ci avec la petite touche british ! Nord et Sud c’est le roman qui n’a pas cessé de revenir dans la liste de mes envies, tout au long de l’année ! Son côté « roman social » m’attire beaucoup, car il fait écho à une autre lecture que j’ai hâte d’entamer : Shirley de Charlotte Brontë. Et puis la mini-série de la BBC est disponible sur Netflix, et je peux vous dire que c’est au prix d’un effort surhumain que j’ai réussi à m’abstenir de le regarder ! Alors je veux me plonger le plus rapidement possible dans ce roman, et dévorer l’adaptation de la BBC dans la foulée ! J’en entends tellement de bien qu’il me semble impossible que je ne l’aime pas !

4. Mordred, de Justine Niogret

Pour les Imaginatifs et les Durs-à-cuire

De Justine Niogret, j’ai lu Chien du Heaume, qui est un roman que j’ai a-do-ré ! C’est une expérience de lecture particulièrement intense : j’ai aimé l’ambiance, j’ai aimé le style, j’ai aimé ce contraste permanent entre la violence des descriptions, et l’onirisme omniprésent. Ce livre se lit comme un rêve, je l’adore ! Alors j’ai hâte de découvrir cet autre roman, qui revisite cette fois les légendes arthuriennes. Je me dis qu’avec les brumes d’Avalon, les lacs enchantés et les chevaliers de la table ronde, c’est impossible que je n’y trouve pas cette ambiance qui m’avait tellement marquée dans Chien du Heaume !

5. Le Maître de Ballantrae de Robert Louis Stevenson

Je vais me contenter de citer Jean Echenoz : « Ce roman d'aventures, qui commence en Ecosse en 1745, entraîne le lecteur sur les champs de bataille, sur les mers avec les pirates, vers les Indes orientales et enfin en Amérique du Nord avec sa terrible forêt sauvage, hantée par des trafiquants, des aventuriers patibulaires et des Indiens sur le sentier de la guerre. ». Que dire de plus ? Ça fait longtemps que je n’ai pas lu un vrai bon roman d’aventure, c’est-à-dire un roman qui vous fait sillonner le monde, qui vous trimbale d’un bout à l’autre du globe… ! En 2016 je veux rencontrer des capitaines de navires, des bandits, des amoureux, des hors-la-loi… !

6. Le Baiser du rasoir de Daniel Polansky


Depuis la lecture de Gagner la Guerre de Jean Philippe Jaworski, je suis avide de Crapule Fantasy ! J’ai écumé tout Babélio à la recherche des romans de la même veine, et celui-ci me tente particulièrement car il ajoute une petite touche de roman policier. J’aime beaucoup l’idée de ce mélange des genres, alors je l’ai ajouté sur ma petite liste, histoire de voir ! 
 

 *
 
To Be Continued…
Et vous, quels livres avez-vous demandé au Père Noël ?

vendredi 20 novembre 2015

Des Clairons dans l'Après-midi, d'Ernest Haycox

De quoi ça parle ? 

« Dans un coin perdu du Dakota, la jeune Josephine Russel fait la connaissance de l'énigmatique Kern Shafter, aux allures de gentleman, que ronge un lourd secret et un désir de vengeance. Shafter rejoint comme simple soldat le Septième de cavalerie que commande le général Custer. Histoire d'amour et de vengeance sur fond de la plus célèbre bataille des guerres Indiennes, Little Big Horn, que Haycox retrace avec une extraordinaire lucidité. Un magnifique roman épique et intime, lyrique et précis.»

Pour quel lecteur ? 

Avec un titre pareil, et à la lecture de noms tels que Custer, Little Big Horn, la Septième de cavalerie, le Cow-boy a déjà du relevé la tête, interpelé. Je ne peux que l’inviter à se plonger dans Des Clairons dans l’Après-midi. C’est un livre que j’ai dévoré en quelques jours, après l’avoir reçu en cadeau à Noël en 2013 ! Ca date et pourtant je l’ai toujours en mémoire, et j’avoue que je le relirais bien cette année, entre Noël et Nouvel an, au chaud à la maison ! 


Ce que j’aime particulièrement dans ce livre, et qui interpellera sûrement les Historiens, c’est que les petites histoires individuelles (histoires d’amour, de vengeance et de fraternité) rencontrent la grande Histoire (ici la sanglante bataille de Little Big Horn au cours de laquelle les chefs indiens, menés par Crazy Horse, ont écrasé les troupes américaines menées par Custer). 

Le Cow-boy aimera retrouver les ingrédients classiques du genre (les soldats, les bagarres de saloon, les bals, les chevauchées dans l’ouest…), qui n’en font pas pour autant une caricature : la femme y trouve une place assez intéressante, et le méchant indien tout comme l’homme tout puissant, n’y existent pas. Bien au contraire, l’homme est ici placé au milieu d’une guerre particulièrement violente et qui a marqué l’histoire américaine. La scène finale du livre retrace les derniers moments de la bataille, et j’avoue l’avoir trouvé particulièrement intense.

Enfin, ce livre attirera peut-être un ou deux sentimentaux, à condition qu’ils acceptent que la romance occupe une place seulement secondaire. Bien que racontée avec une certaine pudeur et une certaine distance, j’ai trouvé que les relations entre Kern et Josephine étaient très touchantes, et basées sur une relation d’égal à égal (et donc, pour moi, crédible).

J’aime beaucoup cette série de livres Western édités par Acte sud, même si j’aimerais les trouver en format poche (mais il me semble avoir vu Terreur Apache, un autre livre de cette série, édité en poche, donc à voir). 

Pour ceux qui ont aimé Danse avec les loups ou encore L’homme des vallées perdues.

Belle idée de cadeau pour ceux qui aiment l’histoire et l’ouest américain

vendredi 13 novembre 2015

Les Fiancés de l’Hiver, de Christelle Dabos

De quoi ça parle ?
 
Sous son écharpe élimée et ses lunettes de myope, Ophélie cache des dons singuliers : elle peut lire le passé des objets et traverser les miroirs. Elle vit paisiblement sur l'arche d'Anima quand on la fiance à Thorn, du puissant clan des Dragons. La jeune fille doit quitter sa famille et le suivre à la Citacielle, capitale flottante du Pôle. À quelle fin a-t-elle été choisie ? Pourquoi doit-elle dissimuler sa véritable identité ? Sans le savoir, Ophélie devient le jouet d'un complot mortel. 
 
Pour quel lecteur ?
 
Décidément, les français sont très doués, en matière de Fantasy ! Après Jean-Philippe Jaworski, qui m’avait époustouflée avec son incroyable Gagner la Guerre, c’est au tour de Christelle Dabos de prouver que nos écrivains nationaux n’ont rien à envier à leurs homologues américains ou anglais ! Car Les Fiancés de l’Hiver est un véritable petit bijou d’imagination, dans lequel le merveilleux et l’onirisme vont se glisser dans le moindre petit détail, donnant au livre un réalisme saisissant qui charmera les Imaginatifs voire les Déjantés (si vous voulez des écharpes frileuses qui se lovent amoureusement autour de votre cou, des serrures qui se comportent comme des chiens de garde ou encore des sabliers magiques qui vous offrent des jours de congés !).  
Alors qu’elle vivait au milieu d’une famille aimante et protectrice, entourée de livres et d’antiquité, Ophélie se retrouve, du jour au lendemain, mariée de force à un jeune homme ombrageux et taciturne qui ne lui inspire pas vraiment confiance. Elle doit le suivre dans son monde à lui. Un monde qui rappelle les cours royales : il ne faut pas se fier au faste et aux sourires de façades ! Car ce monde n’obéit qu’à la loi du plus fort, et les trahisons sont monnaie courante. Pour mener à bien leurs intrigues, les courtisanes et les éminences grises ont des armes redoutables : des illusions, des poisons, des pouvoirs hypnotiques… ! La vraie force de ce roman est de mettre en scène un univers magique mais en utilisant des personnages très réalistes ancrés dans une histoire de lutte de pouvoirs tout à fait crédible et bien construite !
 
 
Ce roman étant classé "Jeunesse", j'avais peur que le style d'écriture ou même l'histoire soit trop simpliste et devienne agaçant. Pas du tout! En le lisant j'ai trouvé que l'écriture était très agréable et très fluide. L'histoire est également très bien pensée, donc je recommande également ce livre pour les adultes! Je dirais même que les Dévoreurs en auront pour leur compte, car le gros bébé pèse quand même ses 520 pages ! Mais je vous rassure, le tout se lit avec aisance et rapidité.
 
Bref c’est un petit coup de cœur ! J’espère que le Tome 2 (Les Disparus du Clairdelune) ne me décevra pas !
 
C’est un peu comme si Hermione Granger était mariée de force à un Borgia !
Retrouvez pas critique Babélio ici !

mercredi 11 novembre 2015

Madame Bovary, de Gustave Flaubert

De quoi ça parle ?

« C'est l'histoire d'une femme mal mariée, de son médiocre époux, de ses amants égoïstes et vains, de ses rêves, de ses chimères, de sa mort. C'est l'histoire d'une province étroite, dévote et bourgeoise. C'est, aussi, l'histoire du roman français. Rien, dans ce tableau, n'avait de quoi choquer la société du Second Empire. Mais, inexorable comme une tragédie, flamboyant comme un drame, mordant comme une comédie, le livre s'était donné une arme redoutable : le style. Pour ce vrai crime, Flaubert se retrouva en correctionnelle. Aucun roman n'est innocent : celui-là moins qu'un autre. Lire Madame Bovary, au XXIe siècle, c'est affronter le scandale que représente une œuvre aussi sincère qu'impérieuse. Dans chacune de ses phrases, Flaubert a versé une dose de cet arsenic dont Emma Bovary s'empoisonne : c'est un livre offensif, corrosif, dont l'ironie outrage toutes nos valeurs, et la littérature même, qui ne s'en est jamais vraiment remise. »

Pour quel lecteur ?

Chers amis romantiques, préparez-vous à souffrir ! Flaubert vous offre bien des histoires d’amours contrariées, mais ici les choses sont loin d’être magnifiées, et le sentiment amoureux est uniquement le résultat de déceptions, de recherche du frisson, de vengeance tiède et de mal-être. Madame Bovary est une jeune fille qui a grandi dans un couvent, nourrie d’ennui et abreuvée d’histoires au romantisme exalté. Mais que devient cet esprit jeune et insouciant, lorsqu’il se heurte à un réalisme sans concession ? Madame Bovary est l’histoire de cette lutte entre le romantisme et le réalisme. On oscille perpétuellement entre ces deux extrêmes, le tout complété par un brin de sensualité. Ce livre a le goût du génie et de l’interdit.

Balzac a dit « En amour, il y en a toujours un qui souffre et un qui s’ennuie ». Flaubert semble avoir appliqué cette citation avec un réalisme implacable, avec ce sens du détail qui rend les personnages si réalistes, si vrais ! J’ai eu envie de les prendre dans mes bras, de les gifler, de les secouer, de les consoler. J’ai eu tant d’empathie pour tous les personnages, que ce soit pour Emma ou pour son mari, et surtout pour leur enfant, la petite Berthe. J’ai dévoré ce livre, et croyez-moi ou non, c’était loin d’être gagné ! Je pensais qu’il s’agissait d’un livre mou et ennuyeux, avec une héroïne égoïste. Pour moi, Emma était juste une petite bourgeoise égocentrique. Jamais je ne me suis trompée à ce point sur un livre ! J’ai vraiment adoré, et j’ai finis par pleurnicher en lisant les dernières pages !

Bref, j'ai beaucoup souffert, d'une souffrance que seuls les lecteurs peuvent connaitre. Vous savez, refermer le livre, et face à toute l'ironie cruelle qu'il renferme, face à votre incapacité totale d'agir, de rentrer dans l'histoire, de la réécrire à place de l'auteur, finir par vous demander si vous arriverez un jour à faire le deuil d'un personnage que vous ne pouviez pas secourir. 

lundi 9 novembre 2015

3 Classiques que je rêve de lire!

Après vous avoir présenté les trois romans de fantasy qui me font baver, j’ai décidé de vous montrer trois classiques qui me font follement envie ! 

Nord et Sud, d’Elisabeth Gaskell


J’aime beaucoup les adaptations des classiques par la BBC, et j’ai vu que Nord et Sud avait fait l’objet d’une adaptation. J’en ai entendu beaucoup de bien, et du coup je me suis penchée sur ce grand classique anglais, basé sur l’antagonisme entre le Nord et le Sud de l’Angleterre à l’époque de la révolution industrielle. Le Sud est paisible, rural, traditionnel tandis que le Nord est industriel, urbain et moderne. C'est cette rencontre entre Nord et Sud qui est l’élément central de ce grand classique, à la fois roman d’amour et roman social. On en salive déjà, non ?

Les Mystères d’Udolphe, d’Ann Radcliffe


La littérature gothique (je parle bien entendu des romans du 18ème, je suis puriste voyez-vous) et moi, ça marche à tous les coups. Le Moine, de Matthew G. Lewis est une de mes meilleures lectures ! J’ai adoré du début à la fin. Alors il faut absolument que je lise Les Mystères d’Udolphe, qui est LE roman gothique : tout y est, un château maudit, une jeune demoiselle séquestrée et le tout avec une bonne dose de fantastique !






Le Cœur est un Chasseur Solitaire de Carson McCullers


J’adore ce titre. C’est inexplicable, il m’attire, je le trouve magnifique ! Il est plein de mystère, et il me donne vraiment envie d’en savoir plus ! J’ai bien envie de plonger dans les années trente, dans le sud des Etats-Unis. Rencontrer une série de personnages étranges et solitaires, plongés dans un quotidien très différent de ce que nous connaissons aujourd’hui ! Il sera à coup sûr sur ma liste au Père Noël, ca fait au moins un an que je louche dessus !





Et vous, quels sont les classiques qui vous font envie ?

lundi 2 novembre 2015

C'est Lundi, que lisez-vous? #5


Ce que j’ai lu la semaine dernière :
Jules César de Shakespeare. Sachant que le célèbre dramaturge est une de mes valeurs sûres je savais que je ne serais pas déçue, et j’ai bien aimé cette lecture, surtout les deux premiers actes !

J’ai également dévoré Madame Bovary de Gustave Flaubert (je compte poster une chronique bientôt). Je n’aurais jamais pensé apprécier à ce point ce livre ; je me disais que ce n’était rien de plus qu’une histoire ennuyeuse mettant en scène la vie d’une petite bourgeoise adultère. Hé bien chers lecteurs, jamais je ne me suis trompée à ce point ! L’écriture de Flaubert est travaillée, précise (Saint-Beuve, le critique, ayant dit « M. Gustave Flaubert tient la plume comme d'autres le scalpel. »), chargée d’une ironie implacable. J’ai compati aux malheurs de la famille Bovary (Emma, son époux Charles et leur fille Berthe), et j’ai même versé ma petite larme à la mort d’Emma, qui est décrite avec tellement de réalisme ! Bref, un coup de cœur ! A noter qu'une nouvelle adaptation cinéma sort en salles le 2 novembre!

Ce que je lis cette semaine :

Je vais commencer Les Piliers de la Terre de Ken Follett. Etant donné tout le bruit qu’il y a eu autour de ce livre, et toutes les critiques positives que j’ai pu en lire, je peux vous dire que Monsieur Follett va devoir assurer !

Je vais peut-être devoir alterner avec la lecture des deux tomes de La passe-miroir (Les fiancés de l’Hiver et Les disparus du Clairdelune) de Christelle Dabos ! J’ai eu la chance d’être sélectionnée dans le cadre d’une masse-critique spéciale. Comme j’en ai également entendu beaucoup de bien, je suis impatiente !

Ce que je vais lire la semaine prochaine :

Hé bien autant vous dire que Les Piliers de la Terre + les deux tomes de La passe-miroir, ca risque de m’occuper pour plusieurs semaines !
Sur ce, je vous laisse avec la bande-annonce de la nouvelle adaptation de Madame Bovary:

vendredi 30 octobre 2015

Gagner la Guerre, de Jean-Philippe Jaworski


De quoi ça parle ?

« Au bout de dix heures de combat, quand j'ai vu la flotte du Chah flamber d'un bout à l'autre de l'horizon, je me suis dit : «Benvenuto, mon fagor, t'as encore tiré tes os d'un rude merdier». Sous le commandement de mon patron, le podestat Leonide Ducatore, les galères de la République de Ciudalia venaient d'écraser les escadres du Sublime Souverain de Ressine. La victoire était arrachée, et je croyais que le gros de la tourmente était passé. Je me gourais sévère. Gagner une guerre, c'est bien joli, mais quand il faut partager le butin entre les vainqueurs, et quand ces triomphateurs sont des nobles pourris d'orgueil et d'ambition, le coup de grâce infligé à l'ennemi n'est qu'un amuse-gueule. C'est la curée qui commence. On en vient à regretter les bonnes vieilles batailles rangées et les tueries codifiées selon l'art militaire. Désormais, pour rafler le pactole, c'est au sein de la famille qu'on sort les couteaux. Et il se trouve que les couteaux, justement, c'est plutôt mon rayon... »

Pour quel lecteur ?

« Plus le gâteau est gros et plus on a les crocs". Avec cette phrase, Benvenuto a résumé sa propre histoire. Car Gagner la guerre, c'est surtout se partager le butin: la gloire, l'influence politique, l'argent, la clientèle. Les vainqueurs se retrouvent comme des loups autour d'une carcasse. Une fois la guerre gagnée, il faut montrer les crocs, et parfois il faut même mordre, en visant la jugulaire. Léonide Ducatore est un des vainqueurs, mais pour lui une nouvelle guerre commence, pour devenir maître absolu de Ciudalia, ville d'intrigues, de démagogie et de voyous! Et pour cela Ducatore compte sur notre héros: Benvenuto ! Vous allez le détester, avoir pitié de lui, l'adorer...! Avec son langage fleuri, son bagou, son cynisme, il entraîne son lecteur dans le récit de ses aventures. Dès le premier chapitre, il vous surprend, et vous comprenez vite qu'il a toujours un tour d'avance sur vous! Du « crapule Fantasy » pure souche !

Pour survivre dans ce monde impitoyable (et ne pas finir avec un couteau dans le dos !) il faudra être sacrément Aventurier et être un lecteur Imaginatif. Mention spéciale pour les Durs-à-cuire, parce que Gagner la guerre taille dans le vif et n’hésite pas à faire couler le sang !

Ce roman est une pépite, que ça soit au niveau du style (recherché, effronté, mélange complexe entre une langue riche et un argot cynique) ou de l'histoire (tout en lutte de pouvoir, double jeu et d'un machiavélisme ahurissant)! Rajoutez des capes, des épées, des fantômes et de la magie noire, vous obtiendrez un des meilleurs romans de Fantasy que j'ai pu lire!

Règlements de compte, calculs politiques, magie noire, assassinats; je ne peux que vous inviter à plonger dans ce roman époustouflant! En vous conseillant tout de même d’avoir un sacré appétit de lecture, parce que ce gros bébé fait environ 1 000 pages !

C’est comme si Machiavel avait donné des cours de politique à Cyrano !

Retrouvez-moi su Babélio ici !

lundi 26 octobre 2015

C'est lundi, que lisez vous ? #4


Ce que j’ai lu la semaine dernière :

J’ai fini de lire Gagner la guerre de Jean-Philippe Jaworski, et je suis totalement conquise ! Ma chronique arrivera bientôt, mais je peux d’ores et déjà vous dire qu’il s’agit d’une véritable pépite ! De la politique, des guerres intestines, des trahisons, de la sorcellerie, des duels à l’épée ! Et avec un style, une verve, une puissance ! C’est un sacré pavé, et au début il faut peut-être s’accrocher un peu, mais croyez-moi j’ai passé un super moment de lecture ! Je n’ai qu’une hâte : lire d’autres romans du même auteur !

Ce que je lis cette semaine :

J’attends le début du mois pour entamer ma lecture choisie dans le cadre du « pioche dans ma PAL » de novembre, sur Babélio. Donc cette semaine je compte picorer des pièces de théâtre ou de nouvelles, en attendant ! J’ai bien entamé Jules César de Shakespeare, et je pense enchainer avec Le Cid de Corneille ou Les Troyennes d’Euripide ! Bref, cette semaine, c’est théâtre classique !

Ce que je vais lire la semaine prochaine :

Je pourrais donc commencer le livre qui m’a été attribué dans le club de lecture Babélio : Les piliers de la terre, de Ken Follett ! Décidément, on aime me choisir des pavés ! Je suis assez intimidée par l’épaisseur du roman, mais j’en ai entendu tellement de bien ! J’espère vraiment que le livre sera à la hauteur de sa réputation !

Et vous, que lisez-vous cette semaine ?

vendredi 23 octobre 2015

3 romans de Fantasy que je rêve de lire !


Dans la vie d’une lectrice assidue, il existe trois piles de livres : ceux qu’on a lus, ceux qu’on va lire et une pile imaginaire de livres qu’on ne possède pas (encore) mais qu’on meurt d’envie d’acheter. Malheureusement deux facteurs s’opposent à l’idée de courir à la librairie pour se les procurer : tout d’abord la décence. Bah oui quand on a déjà une pile à lire de plus d’une centaine de livres, on commence à se sentir honteux quand on en rachète encore d’autres… Et puis il y a le facteur argent (oui car tu veux tellement te procurer ce livre qu’il te le faut nécessairement bien neuf et bien propre…) !

 Je vous propose de vous plonger dans ma wish-list : voici donc trois livres de Fantasy que veux absolument me procurer ! 



 

Même pas mort, de Jean-Philippe Jaworski


Je suis actuellement en train de finir la lecture de Gagner la Guerre (un joli bébé de 1 000 pages, ça prend un peu de temps !), et je me rends compte que les éloges que j’ai pu entendre sur le compte de cet auteur sont totalement justifiés ! Quelle verve, quelle puissance ! Je vous en reparlerais très bientôt ! En attendant je louche déjà sur Même pas mort, un livre a priori plus moyenâgeux, plus chevaleresque ! Bref, un truc qui a du style et du caractère !

 

Wastburg, de Cédric Ferrand
 
Parce que le résumé me fait beaucoup penser à Wielstadt, qui met la ville au centre d’un roman de fantasy. La Fantasy est un style où on s’attache habituellement beaucoup au personnage principal, qu’on veut héroïque. Parfois, on suit un groupe un peu plus important, mais les personnages sont presque toujours au centre du livre. J’aime donc beaucoup l’idée qu’un lieu soit le « héro » d’un livre de fantasy ! Et puis j’ai entendu dire que c’est un livre de canailles et de crapules ; alors j’ai bien envie d’aller voir s’il n’y aurait pas une cour des miracles dans les souterrains ! 




Danse macabre, de Jesse Bullington

J’aime beaucoup les romans de fantasy historique de manière générale. C’est un mélange des genres qui m’attire toujours, on dirait un ours qui trouve un pot de miel ! Alors suivre les aventures d’un nécromancier durant l’inquisition, franchement, est-ce que j’ai une chance de résister ? 



 
Et vous, il y a quoi dans votre Wish-list Fantasy ?


 

mardi 20 octobre 2015

Cristallisation secrète de Yoko Ogawa

De quoi ça parle ?
« L'île où se déroule cette histoire est depuis toujours soumise à un étrange phénomène : les choses et les êtres semblent promis à une sorte d'effacement diaboliquement orchestré. Quand un matin les oiseaux disparaissent à jamais, la jeune narratrice de ce livre ne s'épanche pas sur cet événement dramatique, le souvenir du chant d'un oiseau s'est évanoui tout comme celui de l'émotion que provoquaient en elle la beauté d'une fleur, la délicatesse d'un parfum, la mort d'un être cher. Après les animaux, les roses, les photographies, les calendriers et les livres, les humains semblent touchés : une partie de leur corps va les abandonner. En ces lieux demeurent pourtant de singuliers personnages. Habités de souvenirs, en proie à la nostalgie, ces êtres sont en danger. Traqués par les chasseurs de mémoires, ils font l'objet de rafles terrifiantes... »
 
Pour quel lecteur ?
Deux mots me viennent à l’esprit pour qualifier Cristallisation secrète : onirique et effrayant. Yoko Ogawa est une poétesse, une magicienne qui nous invite dans un roman plein d’étrangeté. La question de la mémoire est placée au centre de ce roman, comme dans Amours en marge ou Parfum de glace, deux autres romans magnifiques du même auteur.
Le lecteur sentimental sera très sensible à cette écriture délicate et pudique, qui décrit la mémoire comme étant un lien émotionnel et affectif nous reliant les uns aux autres, et qui perdure ou au contraire s’étiole avec le temps qui passe. Qui n’a jamais été ému ou troublé par un parfum, un son, un goût qui le rappelle à son enfance (Madeleine de Proust) ou, au contrainte, n’a jamais été frustré à l’idée d’avoir oublié des instants précieux ? La mémoire est un rideau de fumée. La mémoire est insaisissable, traitre. Elle nous abandonne lorsque nous voudrions la retenir, et elle s’impose à nous alors que nous voudrions nous en libérer.
La force de ce roman est de traiter d’un sujet aussi délicat, aussi insaisissable que la mémoire tout en créant un monde où les personnages sont soumis à un régime politique totalitaire et omnipotent, qui rappelle l’Allemagne nazie ou la Chine de Mao Tse-tung. Les lecteurs un brin philosophes pourront s’intéresser à ce roman comme étant une incroyable métaphore des régimes autoritaires, décrivant la manière dont ils sont capables de laver le cerveau des masses, et de refondre la mémoire collective selon leurs désirs. Bien que ce livre soit le récit du manque, qu’il soit matériel ou affectif, c’est aussi une histoire axée sur la résistance, dans sa dimension la plus intime.
C’est un peu comme si James Barrie avait rencontré Hannah Arendt

samedi 17 octobre 2015

Dissolution, de C.J. Sansom


De quoi ça parle ?

« En 1537, l'Angleterre est déchirée par une violente période de transition religieuse : les réformistes s'apprêtent à dissoudre tous les anciens monastères catholiques, coupables, selon eux, d'idolâtrie obscurantiste.
C'est dans cette atmosphère chaotique qu'un matin, à Londres, Matthew Shardlake, brillant avocat disciple d'Erasme, est reçu au cabinet de l'autoritaire Lord Cromwell, chef des réformistes. Ce dernier le somme de se rendre au monastère de Scarnsea, théâtre de rumeurs sordides, dans lequel Shardlake va découvrir le cadavre décapité de son confrère, Robin Singleton. Un assassinat inexplicable, des traces de rituel païen, une congrégation frappée de mutisme : l'avocat devra résoudre, une à une, toutes les facettes de cette profonde et macabre énigme. »

Pour quel lecteur ?

Pour tous ceux qui ont aimé Le nom de la Rose ! Difficile de ne pas rapprocher ce roman de l’œuvre d’Umberto Eco et du film du même nom. La même ambiance lourde, le même silence, le même mélange entre religion, sorcellerie, politique et paganisme. Un mélange à savourer durant la saison automnale, lorsqu’il y a une légère bruine dehors. Notre enquêteur n’est autre qu’un avocat bossu, envoyé par Lord Cromwell, dans le but de dissoudre un monastère catholique. Ce n’est pas un hasard si ce livre a remporté le prix Ellis Peters décerné par le Crime Writers’ Association, car le mutisme des moines, les tensions politiques, les intérêts personnels et la sorcellerie se mélangent et brouillent sans cesse les cartes, maintenant le secret autour de l’identité du tueur et de ses motivations.
L’Historien sera également très intéressé par ce roman très documenté et qui aide à décrypter une époque que nous autre français connaissons mal : celui de la réforme protestante en Angleterre, incarné ici par Lord Cromwell.

Si vous aimez ce premier tome, vous pourrez tenter de lire Les larmes du Diable, qui est la suite directe des enquêtes de Shardlake. Je ne peux pas (encore) attester de la qualité du reste de la série (qui compte en tout 6 tomes pour le moment), que j’espère lire bientôt.