mercredi 11 novembre 2015

Madame Bovary, de Gustave Flaubert

De quoi ça parle ?

« C'est l'histoire d'une femme mal mariée, de son médiocre époux, de ses amants égoïstes et vains, de ses rêves, de ses chimères, de sa mort. C'est l'histoire d'une province étroite, dévote et bourgeoise. C'est, aussi, l'histoire du roman français. Rien, dans ce tableau, n'avait de quoi choquer la société du Second Empire. Mais, inexorable comme une tragédie, flamboyant comme un drame, mordant comme une comédie, le livre s'était donné une arme redoutable : le style. Pour ce vrai crime, Flaubert se retrouva en correctionnelle. Aucun roman n'est innocent : celui-là moins qu'un autre. Lire Madame Bovary, au XXIe siècle, c'est affronter le scandale que représente une œuvre aussi sincère qu'impérieuse. Dans chacune de ses phrases, Flaubert a versé une dose de cet arsenic dont Emma Bovary s'empoisonne : c'est un livre offensif, corrosif, dont l'ironie outrage toutes nos valeurs, et la littérature même, qui ne s'en est jamais vraiment remise. »

Pour quel lecteur ?

Chers amis romantiques, préparez-vous à souffrir ! Flaubert vous offre bien des histoires d’amours contrariées, mais ici les choses sont loin d’être magnifiées, et le sentiment amoureux est uniquement le résultat de déceptions, de recherche du frisson, de vengeance tiède et de mal-être. Madame Bovary est une jeune fille qui a grandi dans un couvent, nourrie d’ennui et abreuvée d’histoires au romantisme exalté. Mais que devient cet esprit jeune et insouciant, lorsqu’il se heurte à un réalisme sans concession ? Madame Bovary est l’histoire de cette lutte entre le romantisme et le réalisme. On oscille perpétuellement entre ces deux extrêmes, le tout complété par un brin de sensualité. Ce livre a le goût du génie et de l’interdit.

Balzac a dit « En amour, il y en a toujours un qui souffre et un qui s’ennuie ». Flaubert semble avoir appliqué cette citation avec un réalisme implacable, avec ce sens du détail qui rend les personnages si réalistes, si vrais ! J’ai eu envie de les prendre dans mes bras, de les gifler, de les secouer, de les consoler. J’ai eu tant d’empathie pour tous les personnages, que ce soit pour Emma ou pour son mari, et surtout pour leur enfant, la petite Berthe. J’ai dévoré ce livre, et croyez-moi ou non, c’était loin d’être gagné ! Je pensais qu’il s’agissait d’un livre mou et ennuyeux, avec une héroïne égoïste. Pour moi, Emma était juste une petite bourgeoise égocentrique. Jamais je ne me suis trompée à ce point sur un livre ! J’ai vraiment adoré, et j’ai finis par pleurnicher en lisant les dernières pages !

Bref, j'ai beaucoup souffert, d'une souffrance que seuls les lecteurs peuvent connaitre. Vous savez, refermer le livre, et face à toute l'ironie cruelle qu'il renferme, face à votre incapacité totale d'agir, de rentrer dans l'histoire, de la réécrire à place de l'auteur, finir par vous demander si vous arriverez un jour à faire le deuil d'un personnage que vous ne pouviez pas secourir. 

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