mardi 21 juillet 2015

Sarinagara de Philippe Forest


De quoi ça parle ? 

« Sarinagara signifie cependant. Ce mot est le dernier d'un des plus célèbres poèmes de la littérature japonaise. Lorsqu'il l'écrit, Kobayashi Issa vient de perdre son unique enfant : oui, tout est néant, dit-il. Mais mystérieusement, Issa ajoute à son poème ce dernier mot dont il laisse la signification suspendue dans le vide. L'énigme du mot sarinagara est l'objet du roman qui unit trois histoires : celles de Kobayashi Issa (1763-1827), le dernier des grands maîtres dans l'art du haïku, de Natsume Sôseki (1867-1916), l'inventeur du roman japonais moderne, et de Yamahata Yosuke (1917-1966), qui fut le premier à photographier les victimes et les ruines de Nagasaki. Ces trois vies rêvées forment la matière dont un individu peut parfois espérer survivre à l'épreuve de la vérité la plus déchirante. »

 Pour quel lecteur ?

Il y a des livres qui vous arrivent un peu par hasard dans les mains, et rétrospectivement on se demande qu’est-ce qui a bien pu nous le faire acheter, tant il est loin de nos lectures habituelles. C’est le cas de Sarinagara : je ne connais presque rien de l’histoire du Japon, et j’ai assez peu d’appétence pour les romans philosophiques, essais… En général tout ce qui n’est pas de la fiction. Et pourtant, c’est un livre que j’ai plusieurs fois conseillé

Sarinagara nous plonge dans le destin de ces trois personnages (deux écrivains et un photographe) qui ont fait l’expérience de la douleur absolue (la perte d’un enfant, la vision des ruines de Nagasaki). Ces drames individuels et collectifs font écho à la douleur de Philippe Forest, qui a lui-même perdu son enfant, et qui a dû apprendre à gérer cette infinie souffrance. Si ce livre s’est construit sur un lit de douleurs, je peux cependant vous affirmer qu’il est rayonnant d’espoir et de simplicité.

Ce livre comblera ceux qui s’intéressent à la culture japonaise et aux Historiens. Il attirera aussi l’attention des Penseurs, qui y trouveront matière à réflexion : sur l’oubli, la nature humaine, la capacité à faire face...

Je le conseille donc à toutes les personnes qui traversent des heures difficiles, et qui pensent qu’il n’y a pas d’issue possible. Et qui ont juste besoin que Philippe Forest leur dise que malgré le désespoir, il existe un « cependant ».
Un Bijou.
 
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1 commentaire:

Chocola a dit…

Il a l'air très émouvant, à retenir pour moi!