Warlock d'Oakley Hall
De quoi ça parle ?
« Laville de Tombstone en Arizona, pendant les années 1880, est notre Camelot
national. Une terre fabuleuse où les vertus de l'Amérique s'incarnent chez les
frères Earp et ses maux dans la bande des Clanton ; une terre imaginaire aussi,
où l'affrontement d'OK Corral se revêt de la pureté dépouillée des joutes
arthuriennes. Dans son magistral roman Warlock, Oakley Hall rend son humanité
véritable, sanglante et mortelle au mythe de Tombstone. Wyatt Earp s'y
métamorphose en un tireur d'élite nommé Blaisedell qui, à cause de l'image
donnée de lui dans les magazines spécialisés sur le Far West, pense qu'il est
un héros. Et c'est parce qu'ils croient en ce héros que les citoyens exaspérés
de Warlock font appel à lui. Mais lorsque Blaisedell découvre qu'il ne peut
répondre à leurs attentes, il est obligé de reconnaître ses failles, son abîme
intime n'étant pas si éloigné de celui qui règne en ville. Avant même que
s'achève l'angoissante épopée du livre [...], Warlock doit admettre que ce que
l'on nomme la société et l'état de droit sont des concepts aussi fragiles et
précaires que la chair, voués à retourner à la poussière des déserts aussi
rapidement qu'un cadavre. C'est la sensibilité profonde de Warlock qui fait de
cet ouvrage un grand roman américain » Thomas Pynchon
Pour quel lecteur ?
Il s’agit d’un
roman ayant de multiples facettes de de multiples niveaux de lecture. Il s’agit
donc d’un livre exigeant qui ne pourra se satisfaire que d’un lecteur à son
image : multiple, complexe, vigilant… Warlock a autant de lecteurs que de
niveau de lecture. Certains y verront un western pur jus, qui réunit tous les
codes du genre : des bandits, un shérif, des femmes fatales, des saloons
et des duels en pleine rue. Le tout mené d’une main de maitre, avec un suspens
qui ne retombe que dans les dernières pages. Le vrai Cow-boy ira volontiers faire
un tour à Warlock, embryon de ville qui grandit péniblement à la frontière de
la civilisation, brûlée par le soleil, nourrie directement au goulot d’une
bouteille de whisky trafiquée.
Ensuite, une
fois que le lecteur est entré en ville, il découvre un roman social. La
création du chemin de fer, l’exploitation des mines, la naissance des grandes
compagnies ferroviaires et minières qui reposent sur l’exploitation d’un groupe
de travailleurs exposés à tous les risques, mourant prématurément, certain
avant même d’avoir atteint l’âge adulte. L'Historien pourra donc y trouver son compte.
Enfin, tout
en dessous, il y a la fable philosophique : qu’est-ce que l’Etat de droit ?
Comment le construire, lorsqu’il ne repose sur aucune histoire commune, sur
aucun fondement solide. Lorsqu’il doit gérer la violence et la brutalité de
personnages pour lesquels seule une arme à feu peut assurer l’ordre. Le Penseur
observera avec attention le lent processus d’établissement de l’ordre public.
Pourtant, l’épaisseur
et la densité de ce livre me fait penser qu’il faut être un bon dévoreur pour
en venir à bout sans difficulté.
1 commentaire:
Aaaaaaaaaaah c'est mieux comme ça ;)
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