vendredi 30 octobre 2015

Gagner la Guerre, de Jean-Philippe Jaworski


De quoi ça parle ?

« Au bout de dix heures de combat, quand j'ai vu la flotte du Chah flamber d'un bout à l'autre de l'horizon, je me suis dit : «Benvenuto, mon fagor, t'as encore tiré tes os d'un rude merdier». Sous le commandement de mon patron, le podestat Leonide Ducatore, les galères de la République de Ciudalia venaient d'écraser les escadres du Sublime Souverain de Ressine. La victoire était arrachée, et je croyais que le gros de la tourmente était passé. Je me gourais sévère. Gagner une guerre, c'est bien joli, mais quand il faut partager le butin entre les vainqueurs, et quand ces triomphateurs sont des nobles pourris d'orgueil et d'ambition, le coup de grâce infligé à l'ennemi n'est qu'un amuse-gueule. C'est la curée qui commence. On en vient à regretter les bonnes vieilles batailles rangées et les tueries codifiées selon l'art militaire. Désormais, pour rafler le pactole, c'est au sein de la famille qu'on sort les couteaux. Et il se trouve que les couteaux, justement, c'est plutôt mon rayon... »

Pour quel lecteur ?

« Plus le gâteau est gros et plus on a les crocs". Avec cette phrase, Benvenuto a résumé sa propre histoire. Car Gagner la guerre, c'est surtout se partager le butin: la gloire, l'influence politique, l'argent, la clientèle. Les vainqueurs se retrouvent comme des loups autour d'une carcasse. Une fois la guerre gagnée, il faut montrer les crocs, et parfois il faut même mordre, en visant la jugulaire. Léonide Ducatore est un des vainqueurs, mais pour lui une nouvelle guerre commence, pour devenir maître absolu de Ciudalia, ville d'intrigues, de démagogie et de voyous! Et pour cela Ducatore compte sur notre héros: Benvenuto ! Vous allez le détester, avoir pitié de lui, l'adorer...! Avec son langage fleuri, son bagou, son cynisme, il entraîne son lecteur dans le récit de ses aventures. Dès le premier chapitre, il vous surprend, et vous comprenez vite qu'il a toujours un tour d'avance sur vous! Du « crapule Fantasy » pure souche !

Pour survivre dans ce monde impitoyable (et ne pas finir avec un couteau dans le dos !) il faudra être sacrément Aventurier et être un lecteur Imaginatif. Mention spéciale pour les Durs-à-cuire, parce que Gagner la guerre taille dans le vif et n’hésite pas à faire couler le sang !

Ce roman est une pépite, que ça soit au niveau du style (recherché, effronté, mélange complexe entre une langue riche et un argot cynique) ou de l'histoire (tout en lutte de pouvoir, double jeu et d'un machiavélisme ahurissant)! Rajoutez des capes, des épées, des fantômes et de la magie noire, vous obtiendrez un des meilleurs romans de Fantasy que j'ai pu lire!

Règlements de compte, calculs politiques, magie noire, assassinats; je ne peux que vous inviter à plonger dans ce roman époustouflant! En vous conseillant tout de même d’avoir un sacré appétit de lecture, parce que ce gros bébé fait environ 1 000 pages !

C’est comme si Machiavel avait donné des cours de politique à Cyrano !

Retrouvez-moi su Babélio ici !

lundi 26 octobre 2015

C'est lundi, que lisez vous ? #4


Ce que j’ai lu la semaine dernière :

J’ai fini de lire Gagner la guerre de Jean-Philippe Jaworski, et je suis totalement conquise ! Ma chronique arrivera bientôt, mais je peux d’ores et déjà vous dire qu’il s’agit d’une véritable pépite ! De la politique, des guerres intestines, des trahisons, de la sorcellerie, des duels à l’épée ! Et avec un style, une verve, une puissance ! C’est un sacré pavé, et au début il faut peut-être s’accrocher un peu, mais croyez-moi j’ai passé un super moment de lecture ! Je n’ai qu’une hâte : lire d’autres romans du même auteur !

Ce que je lis cette semaine :

J’attends le début du mois pour entamer ma lecture choisie dans le cadre du « pioche dans ma PAL » de novembre, sur Babélio. Donc cette semaine je compte picorer des pièces de théâtre ou de nouvelles, en attendant ! J’ai bien entamé Jules César de Shakespeare, et je pense enchainer avec Le Cid de Corneille ou Les Troyennes d’Euripide ! Bref, cette semaine, c’est théâtre classique !

Ce que je vais lire la semaine prochaine :

Je pourrais donc commencer le livre qui m’a été attribué dans le club de lecture Babélio : Les piliers de la terre, de Ken Follett ! Décidément, on aime me choisir des pavés ! Je suis assez intimidée par l’épaisseur du roman, mais j’en ai entendu tellement de bien ! J’espère vraiment que le livre sera à la hauteur de sa réputation !

Et vous, que lisez-vous cette semaine ?

vendredi 23 octobre 2015

3 romans de Fantasy que je rêve de lire !


Dans la vie d’une lectrice assidue, il existe trois piles de livres : ceux qu’on a lus, ceux qu’on va lire et une pile imaginaire de livres qu’on ne possède pas (encore) mais qu’on meurt d’envie d’acheter. Malheureusement deux facteurs s’opposent à l’idée de courir à la librairie pour se les procurer : tout d’abord la décence. Bah oui quand on a déjà une pile à lire de plus d’une centaine de livres, on commence à se sentir honteux quand on en rachète encore d’autres… Et puis il y a le facteur argent (oui car tu veux tellement te procurer ce livre qu’il te le faut nécessairement bien neuf et bien propre…) !

 Je vous propose de vous plonger dans ma wish-list : voici donc trois livres de Fantasy que veux absolument me procurer ! 



 

Même pas mort, de Jean-Philippe Jaworski


Je suis actuellement en train de finir la lecture de Gagner la Guerre (un joli bébé de 1 000 pages, ça prend un peu de temps !), et je me rends compte que les éloges que j’ai pu entendre sur le compte de cet auteur sont totalement justifiés ! Quelle verve, quelle puissance ! Je vous en reparlerais très bientôt ! En attendant je louche déjà sur Même pas mort, un livre a priori plus moyenâgeux, plus chevaleresque ! Bref, un truc qui a du style et du caractère !

 

Wastburg, de Cédric Ferrand
 
Parce que le résumé me fait beaucoup penser à Wielstadt, qui met la ville au centre d’un roman de fantasy. La Fantasy est un style où on s’attache habituellement beaucoup au personnage principal, qu’on veut héroïque. Parfois, on suit un groupe un peu plus important, mais les personnages sont presque toujours au centre du livre. J’aime donc beaucoup l’idée qu’un lieu soit le « héro » d’un livre de fantasy ! Et puis j’ai entendu dire que c’est un livre de canailles et de crapules ; alors j’ai bien envie d’aller voir s’il n’y aurait pas une cour des miracles dans les souterrains ! 




Danse macabre, de Jesse Bullington

J’aime beaucoup les romans de fantasy historique de manière générale. C’est un mélange des genres qui m’attire toujours, on dirait un ours qui trouve un pot de miel ! Alors suivre les aventures d’un nécromancier durant l’inquisition, franchement, est-ce que j’ai une chance de résister ? 



 
Et vous, il y a quoi dans votre Wish-list Fantasy ?


 

mardi 20 octobre 2015

Cristallisation secrète de Yoko Ogawa

De quoi ça parle ?
« L'île où se déroule cette histoire est depuis toujours soumise à un étrange phénomène : les choses et les êtres semblent promis à une sorte d'effacement diaboliquement orchestré. Quand un matin les oiseaux disparaissent à jamais, la jeune narratrice de ce livre ne s'épanche pas sur cet événement dramatique, le souvenir du chant d'un oiseau s'est évanoui tout comme celui de l'émotion que provoquaient en elle la beauté d'une fleur, la délicatesse d'un parfum, la mort d'un être cher. Après les animaux, les roses, les photographies, les calendriers et les livres, les humains semblent touchés : une partie de leur corps va les abandonner. En ces lieux demeurent pourtant de singuliers personnages. Habités de souvenirs, en proie à la nostalgie, ces êtres sont en danger. Traqués par les chasseurs de mémoires, ils font l'objet de rafles terrifiantes... »
 
Pour quel lecteur ?
Deux mots me viennent à l’esprit pour qualifier Cristallisation secrète : onirique et effrayant. Yoko Ogawa est une poétesse, une magicienne qui nous invite dans un roman plein d’étrangeté. La question de la mémoire est placée au centre de ce roman, comme dans Amours en marge ou Parfum de glace, deux autres romans magnifiques du même auteur.
Le lecteur sentimental sera très sensible à cette écriture délicate et pudique, qui décrit la mémoire comme étant un lien émotionnel et affectif nous reliant les uns aux autres, et qui perdure ou au contraire s’étiole avec le temps qui passe. Qui n’a jamais été ému ou troublé par un parfum, un son, un goût qui le rappelle à son enfance (Madeleine de Proust) ou, au contrainte, n’a jamais été frustré à l’idée d’avoir oublié des instants précieux ? La mémoire est un rideau de fumée. La mémoire est insaisissable, traitre. Elle nous abandonne lorsque nous voudrions la retenir, et elle s’impose à nous alors que nous voudrions nous en libérer.
La force de ce roman est de traiter d’un sujet aussi délicat, aussi insaisissable que la mémoire tout en créant un monde où les personnages sont soumis à un régime politique totalitaire et omnipotent, qui rappelle l’Allemagne nazie ou la Chine de Mao Tse-tung. Les lecteurs un brin philosophes pourront s’intéresser à ce roman comme étant une incroyable métaphore des régimes autoritaires, décrivant la manière dont ils sont capables de laver le cerveau des masses, et de refondre la mémoire collective selon leurs désirs. Bien que ce livre soit le récit du manque, qu’il soit matériel ou affectif, c’est aussi une histoire axée sur la résistance, dans sa dimension la plus intime.
C’est un peu comme si James Barrie avait rencontré Hannah Arendt

samedi 17 octobre 2015

Dissolution, de C.J. Sansom


De quoi ça parle ?

« En 1537, l'Angleterre est déchirée par une violente période de transition religieuse : les réformistes s'apprêtent à dissoudre tous les anciens monastères catholiques, coupables, selon eux, d'idolâtrie obscurantiste.
C'est dans cette atmosphère chaotique qu'un matin, à Londres, Matthew Shardlake, brillant avocat disciple d'Erasme, est reçu au cabinet de l'autoritaire Lord Cromwell, chef des réformistes. Ce dernier le somme de se rendre au monastère de Scarnsea, théâtre de rumeurs sordides, dans lequel Shardlake va découvrir le cadavre décapité de son confrère, Robin Singleton. Un assassinat inexplicable, des traces de rituel païen, une congrégation frappée de mutisme : l'avocat devra résoudre, une à une, toutes les facettes de cette profonde et macabre énigme. »

Pour quel lecteur ?

Pour tous ceux qui ont aimé Le nom de la Rose ! Difficile de ne pas rapprocher ce roman de l’œuvre d’Umberto Eco et du film du même nom. La même ambiance lourde, le même silence, le même mélange entre religion, sorcellerie, politique et paganisme. Un mélange à savourer durant la saison automnale, lorsqu’il y a une légère bruine dehors. Notre enquêteur n’est autre qu’un avocat bossu, envoyé par Lord Cromwell, dans le but de dissoudre un monastère catholique. Ce n’est pas un hasard si ce livre a remporté le prix Ellis Peters décerné par le Crime Writers’ Association, car le mutisme des moines, les tensions politiques, les intérêts personnels et la sorcellerie se mélangent et brouillent sans cesse les cartes, maintenant le secret autour de l’identité du tueur et de ses motivations.
L’Historien sera également très intéressé par ce roman très documenté et qui aide à décrypter une époque que nous autre français connaissons mal : celui de la réforme protestante en Angleterre, incarné ici par Lord Cromwell.

Si vous aimez ce premier tome, vous pourrez tenter de lire Les larmes du Diable, qui est la suite directe des enquêtes de Shardlake. Je ne peux pas (encore) attester de la qualité du reste de la série (qui compte en tout 6 tomes pour le moment), que j’espère lire bientôt.

mercredi 14 octobre 2015

3 romans parfaits pour l'Automne !

Les derniers rayons de soleil s’attardent un peu, mais la couleur des arbres ne trompe pas : c’est l’automne. Bientôt viendra la pluie, les écharpes et je sais que les lecteurs n’auront qu’une hâte : se préparer un thé bien chaud et se blottir sous la couette avec un bon bouquin ! Parce qu’il n’y a rien d’aussi parfait qu’être au chaud dans un bon fauteuil, avec un livre, pendant que dehors il pleut et il vente ! Voici une petite sélection de livres parfaits pour cet automne… 

1 – Légendes d’Automne de Jim Harrison
Vous avez peut-être vu ce film magnifique, l’histoire de trois frères originaires du Montana, dans les années 1920. Histoire d’amours perdus, de désillusions et de légendes indiennes. Il s’agit en vérité d’une adaptation d’un court roman (voire d’une nouvelle) de Jim Harrison. Je conseille de regarder le film en premier, car, chose rare, je trouve que l’adaptation cinéma a vraiment magnifié le roman. J’ai pleuré en regardant le film, et j’ai pleuré en lisant le livre. Des paysages magnifiques, couleur sépia, des chevaux lancés au galop… Magnifiquement automnal !
2 – Dracula de Bram Stoker
Parce que l’automne, c’est aussi Halloween !
 Alors on achète un bon paquet de bonbons, et on part à la découverte de ce personnage incontournable ! Parce qu’il y en a marre de ces vampires jolis-cœurs, et parce qu’on veut un roman mystérieux et puissant. J’adore ce livre parce qu’il s’agit d’un roman épistolaire, et l’histoire est vue et vécue à travers le prisme de plusieurs témoignages. J’adore le personnage de Van Helsing, ce médecin voué à la lutte contre le mal. Au menu : une ambiance sombre, un asile de fou (pour votre culture générale, le patient Renfield, le déséquilibré mental, a donné son nom à une pathologie mentale qui consiste à boire du sang et qui est en fait le premier stade du cannibalisme !), une bête buveuse de sang et des transfusions sanguines, des transfusions sanguines, des transfusions sanguines ! Un des seuls livres que j’ai envie de relire !


3 – Les Hauts de Hurle-Vent d’Emily Brontë
Il pleut à verse, il vente, et la nuit en on entend même les volets grincer. Ni une ni deux, vous optez pour un roman qui reflète parfaitement cette atmosphère un brin tristoune. Les Hauts de Hurle-vent c’est la lande balayée par le vent, c’est la folie destructrice d’un homme au caractère brutal et cruel. Bref, un roman d'amour automnal...

dimanche 11 octobre 2015

Le Chardon et le Tartan, T1, La Porte de Pierre de Diana Gabaldon

De quoi ça parle ?

« 1945. Claire Randall, jeune infirmière, retrouve son mari Frank dans un village écossais pour leur lune de miel. Alors qu'elle se promène dans la lande, elle découvre un site mégalithique où les villageoises se réunissent en secret pour célébrer d'étranges rites. Fascinée, elle s'approche d'un grand menhir fendu... et se volatilise ! Quand elle reprend conscience, elle est entourée de combattants en pleine action. Et, curieusement, l'un d'entre eux est le sosie de son époux. À sa grande stupeur, elle comprend aussitôt qu'elle a été propulsée... en l'an de grâce 1743 ! Période troublée s'il en fut : l'Écosse, occupée par les félons anglais, est à feu et à sang... Ainsi commence une épopée sauvage et baroque où se mêlent fantastique et histoire, action, amour et humour. »


Pour quel lecteur

Je vais surement recevoir une volée de bois vert après avoir écrit ma chronique, mais tant pis ! J’essaie toujours d’être respectueuse envers celles et ceux qui aiment un livre que je n’ai pas aimé, et inversement, mais j’avoue que je suis toujours aussi surprise quand je lis des chroniques élogieuses sur ce livre, qui me semble être d’une médiocrité sans fond. On me l’avait vendu comme étant une magnifique histoire d’amour, une fresque historique d’une grande qualité et je me suis retrouvée aux côtés d’une héroïne quasi-hystérique, au milieu d’une bande d’obsédés sexuels tendance sado-maso. Au secours… 

Tout d’abord : le roman historique. Diana Gabaldon nous transporte en 1743, en Ecosse. Je me souvenais déjà de Braveheart, je revoyais les images du film et j’étais gonflée à bloc. Je suis peut-être un peu stupide et naïve, mais un roman historique, ça ne sert pas à apprendre des choses sur l’histoire, par hasard ? Ici, on est proche du néant. Soit l’auteur manque cruellement de documentation, soit elle n’a pas voulu instruire son lecteur. Il y a très peu d’informations sur les modes de vie et la situation politique de l’Ecosse à cette époque, ce qui est très décevant, à mon sens. Qu’à cela ne tienne, il nous reste le roman d’amour !


Le roman d’amour, donc. Je crois que ce livre fait partie de la longue liste de livres qui font le buzz auprès de ces dames, qui confondent amour et sexualité. Car il n’est guère question de sentiments. Claire est un personnage exaspérant et à moitié folle qui passe son temps : 1) à pleurnicher (ça, c’est compréhensible, la pauvre cocotte a vécu un voyage temporel un peu déstabilisant, donc ok) 2) à avoir des fous-rires nerveux. Tout. Le. Temps. De quoi me donner envie de lui arracher la tête… Bref, donc cette jeune personne tout à fait insupportable se fait courir après par deux types de mecs : 1) les tarés qui veulent la violer (oui, niveau psychologique les méchants sont aussi faciles à cerner que Gaston dans la Belle et la Bête… Niveau construction des personnages on peut aller se gratter…) 2) un beau-gosse tout aussi taré que les autres (mais qui le cache mieux) et qui pense que le lectorat féminin va apprécier le voir frapper l’héroïne à coup de ceinturon (véridique.). Vous pouvez partir de l’idée qu’il s’agit d’un ancêtre du mec de Fifty Shades. Le summum de cette histoire d’amour qu’on nous présente comme étant d’une rare beauté etc etc est atteint avec la phrase suivante (je n’invente pas, je cite hein) : « oui vas-y, chevauche-moi ». Hum hum… Je crois que je vais finir sur ces bonnes paroles.

Nous n’avons pas à faire à un roman d’amour sur fond de fresque historique, nous avons à faire à un énième roman de sexe, avec des personnes inintéressant, une histoire inintéressante et par-dessus le marché, un auteur qui essaye de nous faire croire que le plus grand fantasme d’une femme c’est de se faire refaire le portrait par un Highlander psychopathe. Cher lecteur, je t’en supplie, ne lit pas ce torchon… !

jeudi 8 octobre 2015

Loin de la foule déchaînée, de Thomas Hardy

De quoi ça parle ?
 
 
« Jeune femme d’une grande beauté et au caractère impétueux, Batsheba Everdene hérite à vingt ans d’un beau domaine, qu’elle dirige seule. Quand un incendie se déclare dans sa propriété, un ancien soupirant ayant connu des revers de fortune, Gabriel Oak, apporte une aide précieuse pour sauver ses récoltes. Elle lui procure un emploi parmi ses gens, mais devient l’élue de deux autres prétendants, bien décidés à obtenir sa main. »
Pour quel lecteur ?
http://profilus.blogspot.fr/search/label/Le%20SentimentalAux grands romantiques qui aiment les romans du 19ème siècle ! A ceux qui lisent Jane Austen et qui ne jurent que par Orgueil et préjugés, qui aiment ces jeunes filles en fleur qui ont un caractère bien trempé, mais un cœur facilement manipulable. Bref, toutes celles qui veulent se dire « j’espère tellement qu’ils finiront ensemble » !  C’est typiquement ce genre de livre qui comblera ce genre de lectrices (ou lecteurs, ne tombons pas dans les stéréotypes !). Même moi qui ne suis pas spécialement friande de ce genre de littérature, j’ai aimé suivre les aventures et les amours de Bethsabée (Batsheba en VO). Le personnage de Gabriel représente la force tranquille, la fidélité et la clairvoyance, tandis que Bethsabée représente plutôt la passion et la modernité.  
Ce livre plaira aussi aux amoureux de l’époque victorienne, car Hardy offre de magnifiques descriptions de la campagne anglaise : on pourrait entendre les blés bruisser sous le vent, les clapotis d’une rivière, le froissement des amples jupons d’une robe de femme… C’est un roman vraiment très agréable à lire, avec un style simple mais très élégant. Revers de fortune, trahisons, amitiés indéfectibles, deuils, vanités, folie… Il y a tous les ingrédients pour un faire un beau roman d’amour et un classique anglais. Personnellement, je mettrais juste un petit bémol sur la toute fin du livre, mais je n'ose pas en dire plus de peur de révéler des points importants de l'intrigue!
Je n’ai pas vu l’adaptation au cinéma, mais j’ai trouvé la bande annonce très jolie, avec une magnifique musique. Si vous l’avez vu, n’hésitez pas à me donner votre avis !

Pour lire ma critique Babélio, c’est par là !

  

samedi 3 octobre 2015

TAG - Books and Tea

"Vous ne pourrez jamais trouver une tasse suffisamment grande ni un livre suffisamment long pour me contenter" C.S. Lewis

Je fais partie de ceux qui sirotent d'interminables tasses de thé en lisant un livre (s'il pleut ou s'il neige dehors, c'est encore mieux!). Et pour vous convaincre que je suis un brin mémère, j'ai aussi un chat sur les genoux. Alors quand j'ai vu ce joli TAG littéraire qui marie le thé et les livres, j'ai pas pu résister !

English breakfast tea – Un livre que tout le monde t’as recommandé et que tu as donc fini par lire…

Je dirais même un auteur: Gabriel Garcia Marquez. Cent ans de solitude est un des romans qui m'a été le plus recommandé et dont j'ai entendu le plus de bien. J'ai finis par le lire en pensant que ce serait le coup de foudre. Et finalement... je suis passée totalement à côté! Ce roman est d'un foisonnement et d'une complexité telle que j'ai fini par tout confondre, m'endormir, tenter de reprendre le fil, m'énerver... Loin d'être vaccinée, j'ai réitéré l'expérience avec L'amour aux temps du choléra. Même échec cuisant...

Earl Grey – Un livre sombre qui t’as laissé une forte impression même après l’avoir terminé…

L’aveuglement de José Saramago. C'est un roman d'anticipation à glacer le sang, presque post-apocalyptique. Il est d'un tel réalisme cru et violent, tellement "probable" que longtemps après l'avoir refermée, je me suis sentie "hantée" par ce livre.

Rooibos – Un livre qui t’as fait découvrir un autre pays que le tien…

L’équilibre du monde de Rohinton Mistry. Ce livre a été ma porte d'entrée dans la littérature indienne. Depuis j'ai accumulé quelques lectures d'auteurs indiens ou de livres sur l'époque de l'Inde coloniale en général.

Chaï – Un livre de ta PAL, que tu es sûre d’aimer avant même de l’avoir lu…

Les collines noires de Dan Simmons. Car il s'agit d'un roman historique dont j'ai entendu beaucoup de bien, avec une légère touche de fantastique. J'ai hâte de le lire!

Darjeeling – Une pépite que tu aimes tellement que tu la recommandes à tout le monde…

Jane Eyre de Charlotte Brontë, sans aucune hésitation. Il s'agit du roman qui m'a le plus marqué, de l'héroïne que j'admire le plus, de l'histoire qui m'a le plus touchée. C'est même devenu mon pseudo sur Babélio! Au passage: je conseille l'adaptation tv par la BBC avec Ruth Wilson, qui est la plus réussie!

Oolong – Le genre livresque que tu considères comme ton péché mignon…

Les westerns. Les chevaux, le sable, les indiens, les pistoléros, les grands espaces... Ils ont du caractère, je les aime bien !

Ginseng – Un livre qui t’as fait sortir d’une panne livresque…

Salammbô de Gustave Flaubert. Je lisais des choses qui me semblaient pâles et sans caractère. Et puis je suis tombée sur ce classique flamboyant et épique. Ca m'a donné un second souffle!

Camomille – Un livre qui t’as endormi et que tu n’as pas pu finir…

Confession d’un enfant du siècle, Alfred de Musset. Au début il m'a beaucoup énervée à cause de sa misogynie et du personnage principal pour le moins oisif et antipathique... Et j'ai fini par m'endormir et abandonner.

Thé au jasmin – Un livre qui t’as chamboulé mais que tu n’as pas pu reposer avant de l’avoir fini…
 
Chien du Heaume de Justine Niogret. Je me rappelle l'avoir lu en une seule journée, en hiver. L'ambiance à l'extérieur se prêtait vraiment à ce type de lecture qui m'a réellement envoutée. Par contre, fait étrange: j'ai détesté le second tome, Mordre le bouclier. Mais c'était une lecture magique !

Thé vert Matcha – Le livre que tu considères comme le joyaux de ta bibliothèque…
 
Le coffret "Tragédies" de Shakespeare. Si je peux donner un petit avis, pour ceux qui hésitent sur ce type de coffrets/editions spéciales sur Shakespeare, je recommande la collection Bouquins et non l'édition des Pléiades: en effet il me semble (ce n'est qu'un avis personnel mais à ce que j'ai lu, je ne suis pas la seule à le penser) que la traduction faite par Jean-Michel Déprats n'est pas très agréable à lire ni très élégante... (les photos sont celles de mon édition)


 

jeudi 1 octobre 2015

Les ombres de Wielstadt de Pierre Pevel

 De quoi ça parle ?

« Hiver 1620.Les premiers feux de la guerre de Trente Ans dévorent le Saint empire romain germanique mais épargnent Wielstadt. Protégée depuis toujours par un dragon, cette ville allemande est le théâtre d'une autre bataille qu'un exorciste en armes, le chevalier Kantz, mène seul contre le Mal. »

Pour quel lecteur ?

Ayant remporté un grand succès avec Les lames du cardinal (personnellement je ne l’ai pas –encore- lu), Pierre Pevel signe une seconde trilogie basée sur un savant mélange entre roman de cape et d’épée, roman historique et roman fantasy. Ce mélange des genres pourrait refroidir certains lecteurs, mais pour ma part je trouve qu’il s’agit d’une prise de risque et d’une originalité que j’aimerais voir plus souvent, surtout si c’est aussi bien maitrisé.

L’Historien aimera découvrir une ville fictive, Wielstadt, située dans le Saint empire romano-germanique durant les guerres de religion. Pevel dissémine de nombreuses informations qui permettent aux novices d’avoir quelques repères et de ne pas se sentir perdus. 

Cependant, Wielstadt n’est pas n’importe quelle ville : elle est protégée par un dragon, qui veille jalousement sur ce territoire. Les habitants ? Des faunes, des fées, et surtout un chevalier mystérieux qui doit mener une enquête. L’imaginatif se délectera de se mélange très subtil entre fantasy et histoire. Ici, il s’agira d’une fantasy très sombre, avec de multiples meurtres. Personnellement, j’ai parfois eu un peu froid dans le dos !

Enfin, le Détective aimera peut-être suivre cette enquête inhabituelle, où la magie est à la fois une arme et un mobile ! Je recommande donc ce livre aux personnes curieuses qui aiment le mélange des genres. Petite mention pour les gens un brin aventurier : ce roman de cape et d’épées met en scène de nombreux combats haletants, qui plaira aux aventuriers !

Pour les fans de fantasy historique, qui aiment Gemmell ou encore Guy Gavriel Kay

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