mardi 21 avril 2015

Un intérêt particulier pour les morts, d'Ann Granger

De quoi ça parle ?
 
« Nous sommes en 1864 et Lizzie Martin accepte un poste de dame de compagnie à Londres auprès d'une riche veuve qui est aussi une propriétaire de taudis. Lizzie est intriguée d'apprendre que la précédente dame de compagnie a disparu, apparemment après s'être enfuie avec un inconnu. Mais quand le corps de la jeune fille est retrouvée dans les décombres de l'un des bidonvilles démolis récemment autour de la nouvelle gare de St Pancras, Lizzie commence à se demander ce qui s'est passé… »
 
Pour quel lecteur ?
Etant un brin mauvaise langue, j’aurais tendance à dire « à personne »… Malgré mon énervement (pas très bien dissimulé, vous l’aurez compris), je vais essayer d’étoffer mon propos. Le livre s’adresse aux détectives et aux historiens, mais sincèrement je pense que ni l’un ni l’autre n'y trouvera son compte.
Tout d’abord le détective : au début, la sauce semble plutôt bien prendre. Nous faisons la connaissance d’une jeune femme qui enquête sur la disparition de la dame de compagnie qui l’a précédé auprès de sa tante. Nous avons des personnages sympathiques, qui rappellent le CLUEDO : la vieille femme de chambre, le révérend, le jeune dandy, la riche tante… Cependant, force est de constater l’absence totale d’intelligence dans l’enquête, un suspens proche du néant, et une « clé d’énigme » que je qualifierais de FACILE, facile et facile. Pour ne pas gâcher la « surprise » à ceux qui le liront, je vais me taire. Mais c’est ridicule. Ca ne s’appelle pas une enquête, tout simplement.
Et pour les historiens ? Malgré un cadre historique sympathique, à savoir l’époque victorienne, je pense qu’on n’apprend pas grand-chose au final. L’auteur a visiblement recherché quelques informations qu’elle mâche et recrache toutes les minutes jusqu’à que le lecteur ait envie de pleurer.
A la rigueur, seul le sentimental, dans sa dimension la plus niaise, pourra à la rigueur récupérer les miettes… Car bien entendu « la fille pas si jolie que ça et qui est trop franche et trop avant-gardiste pour son époque » fait tomber tous les garçons ! A l’image de la crédibilité globale du livre : néant total.
Vous voulez un petit secret ? C’est une mauvaise contrefaçon d’Anne Perry (lisez ma chronique), qui reste la reine du polars victoriens. Et qui fait deux fois mieux, aussi bien en matière de roman policier que de roman historique. Economisez vos sous, achetez directement Anne Perry, par pitié...
Pour lire mon déchainement de colère (ou plutôt ma critique…) cliquez LA !

3 commentaires:

Audrey a dit…

A mes yeux ce roman est excellent.
Et sincèrement, j'ai beau adorer Anne Perry, je trouve que sa peinture de la société victorienne ne brille pas vraiment par son érudition ! Si tu veux lire un auteur spécialiste et extrêmement documenté, lis du Lee Jackson, tu verras que c'est autre chose...

Litteratruc a dit…

Les goûts les couleurs...! Je note pour Lee Jackson que je ne connaissais pas :)!

Audrey a dit…

Je me suis lancée dans les polars victoriens grâce à lui... enfin c'est grâce à sa découverte que je me suis rendue compte que j'aimais beaucoup cette époque.
Par contre, beaucoup lui reprochent de faire passer l'intrigue policière APRES la peinture de la vie victorienne.... A toi de voir si ça te tente, tu peux toujours en essayer un ! ;)